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Bientôt la débâcle !

Voilà l’espérance paradoxale qu’exprime en premier lieu le père Mario St-Pierre lorsque je lui demande de me partager cinq convictions missionnaires à l’occasion d’un de ses passages à Paris. C’est un beau jour de mai et un air de printemps rend toutes choses plus légères, un temps parfait pour parler de choses graves.
Notre missiologue nous a donné rendez-vous place du Québec devant l’Embâcle, oeuvre de Charles Daudelin qui représente le Saint-Laurent pris dans les glaces du rigoureux hiver… Un lieu symbolique pour mon interlocuteur, Québecois (de souche) en mission en France depuis 2013 et initiateur de l’association Écosystème pastoral, des Trios bibliques et de divers parcours de formation enracinés dans la Parole de Dieu. L’Écosystème pastoral offre des parcours de formation sur différentes pratiques pastorales et missionnaires : Néhémie et la vision pastorale, Jéthro et la délégation pastorale, Joseph et le développement du leadership. Sans compter la formation sur trois ans sur l’implantation de l’Écosystème de formation de disciples.
 

Pourquoi espérer la débâcle ? Elle est le signe de la vie qui revient, les prémices d’une époque nouvelle

« Ça va péter ! » me dit le père Mario. Et dans sa bouche, c’est une bonne nouvelle. alors que la tentation du désespoir pourrait nous guetter, il voit poindre le « printemps de l’Église » (annoncé prophétiquement par le pape Pie XII lorsqu’il s’est adressé à des jeunes le 19 mars 1958), d’une Église renouvelé par la mission. Il m’évoque les figures de missiologues précurseurs du Concile, les pères Antonin-Marcel Henry, O.P., et André Rétif, et regrette qu’ils aient été oubliés. Mais il constate que ce qu’ils ont donné a imprégné le concile Vatican II puisque la question du témoignage tient une place centrale dans les textes conciliaires. Cela est parfaitement confirmé par l’étude du cardinal Karol Wojtyla dans la synthèse sur le concile Vatican II intitulée Aux sources du renouveau (1968). L’enseignement des papes sur les dernières décennies a fissuré la gangue de glace qui entoure le témoignage … 

Dans Evangelii nuntiandi saint Paul VI a posé les fondamentaux de ce printemps de la mission, dans Evangelii gaudium François nous a ouvert des voies d’explication. Tout est prêt pour le dégel. À quand les cris de joie: « L’hiver s’en est allé ! » ? Bientôt !